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La tannière

Dépôt d'idées, pas encore exploitées. Dépôt de pensées, de mots, comme l'envie irrésistible de coucher ça sur papier. Quand ça gratte, il faut gratter !

Qui va piano va sano (témoignages)

Publié le 29 Juin 2009 par yaN in Bouts de vie

Il venait de se percer un bouton. Un de ceux qui vous irrite la peau, mais qui sont tellement petit qu'on ne les voit pas à l'oeil nu. Il l'avait trouvé en se caressant le ventre. Au vu de la chaleur qui régnait dans la salle, le fait de soulever son t-shirt lui procurait un agréable sensation de frais. Sa main glissait sur sa peau chauffée par le tissu, lui-même cuisant sous les réverbérations du soleil...

Chaque matin, le même inexorable rituel: café...clope...et comatage sur le balcon. Il apportait une dimension particulière à des touts petits rien, comme se gratter les couilles de la main gauche et tenir la cigarette de la main droite. Il souriait aux ange, faisait sa révérence au néant, mélangeait les liquides. Et il avait cette adorable manie de paraître toujours très overbooké vis à vis de ses amis, alors qu'il cachait une partie de son temps libre à être seul, et partager sa nostalgie avec le fantôme éthéré d'une fille à peine imaginaire...


Témoignage de Tifa, serveuse au "Bashung café"
On ne le connaissait pas vraiment. C'était chaque jour un nouvel homme, non...Un nouveau personnage. Toujours en quête de la dernière connerie à dire, de la phrase qui ferait éclater de rire tout le monde, de la mimique la plus hilarante qui soit. On le voyait souvent faire semblant de lire à la terrasse d'un café; il s'était mis en tête qu'un Camus entre les mains et l'air faussement inspiré lui amènerait les plus jolies filles à sa table. Ça ne marchait guère. Alors je l'observais, un peu en me moquent de lui, un  peu comme si j'étais indifférente. Il me fascinais pourtant...Je voyais bien qu'il n'était pas embarqué sur la même planète que nous, alors...Alors je ne savais pas quel langage utiliser, déjà il aurait fallu que je puisse sortir du comptoir pour l'approcher. Si je l'ai revue ? Non...Il n'est jamais revenu boire son café ici qu'on a arrêté la vente de ses cigarettes préférées, cela ne rime à rien en fait...Je reste parfois à guetter sur la terrasse la rue principale, pensant qu'il réapparaîtrait avec sa drôle de façon de marcher.

Témoignage d'Othello, disquaire
Ah vous le connaissez ? C'est marrant que vous m'en parliez, c'est un drôle de type ! Il venait chez nous régulièrement, avec son casque sur les oreilles. La première fois que je l'ai vu, je me suis dit qu'il était stupide, et qu'il pouvait retirer en toute logique ses écouteurs chez un disquaire ! Au bout d'un certain temps, il est venu  dire qu'il gardait son casque pour voir la tête que je ferais. Je l'ai encore pris plus pour un con, mais j'ai bien ri deux minutes après au vu de son expression très infantile. Il prenait toujours de bons CDs, et ce dans tout les styles ! Une fois il a même retrouvé des albums que je croyais ne plus avoir, ou que j'avais perdu. Il m'a avoué aussi qu'il adorait venir ici car c'était le bordel...Je ne sais toujours pas comment le prendre (il esquisse un sourire)...

Témoignage de Ktulu, une fille qui ne dis rien...
Je ne saurais dire...Je l'ai rencontré comme ça, par hasard, dérivant comme moi au beau milieu de tout et de rien à la fois. J'ai d'abord pensé qu'il ne me remarquait guère, tellement il paraissait en retrait. Puis, force de discussions furtives, j'ai comprise qu'il se méfias, un peu comme un loup aux aguets. Il a vraiment un regard troublant, et dégage une force...mystérieuse, ténébreuse, pleine de colère...J'avais envie de crier au beau chevalier, et lorsqu'il a enfin daigné demander mon numéro, un doux sentiment de flottement m'a envahie. J'attendais un premier voyage à ses côtés, mais je m'interrogeais, me brûlais...Un soir, il me dit qu'il se sentait bien avec moi, et était ravi de s'être ouvert un peu plus. Je dois admettre que je fus bien aspontanée et que ma raison hurla de nouveau...Il était d'une forte agréable compagnie, mais je ne pu me résoudre à continuer avec lui. Malgré ce sentiment partagé, je lui avoua que j'avais des chose à régler avec moi-même, et que j'étais tout simplement "paumée" et dubitative à l'idée de construire quelque-chose avec lui. Lui, qui a tant d'ambitions, de rêves égarés, et moi, qui voudrait simplement m'appuyer sur un "chêne", et non une "étoile"...A ces mots, il se recroquevilla de colère, j'ai senti qu'il se tapissait un mur comme pour se préserver, ou pour réprimer le fait de m'avoir laisser entendre ce qu'il avait à dire. J'ai peut-être agi égoïstement, mais il faut que chacun suive sa voie propre pour ne pas se perdre...Néanmoins, je souhaiterais le recroiser, de nouveau...

Quel chemin devrions-nous prendre pour être dans le vrai ? Pourquoi nous mémoriser comme si il s'agissait d'un rêve ? Ne pouvons-nous pas être dehors et dedans à la fois ? A rechercher le "sublime", il finira par en crever...De tristesse, ou de solitude en tout cas, mais avec lui, toujours une muse dans la tete, et une voix pour crier...

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